Brésil, Brésil !

«La périphérie est le centre» (La periferia es el centro), voilà le titre très accrocheur de l’article d’Alicia de Arteaga  pour La Nacion, à Buenos Aires. Il annonce une très bonne nouvelle : la Fundacion Daros ouvre un musée en Amérique latine et a choisi de le situer à Rio de Janeiro, une ville que j’aime beaucoup et où il me plait toujours de séjourner. Splendide d’exubérance ! Je pense à la Floresta de Tijuca, la plus grande forêt urbaine du monde !

Floresta de Tijuca, Rio de Janeiro

Floresta de Tijuca, Rio de Janeiro

Après sept ans de construction et modifications diverses, ainsi qu’un investissement de 83 millions de Réales(monnaie du Brésil), Casa Daros fut inauguré le 23 mars 2013 dans un immeuble néoclassique datant de 1866 situé à Botafogo (Rio de Janeiro). La collection Daros comprend 1160 œuvres de 117 artistes. L’exposition inaugurale titrée Cantos Cuentos Colombianos, présente les œuvres de Doris Salcedo, Fernando Arias, José Alejandro Restrepo, Juan Manuel Echavarría, María Fernanda Cardoso, Miguel Ángel Rojas, Nadín Ospina, Oscar Muñoz, Oswaldo Macià et Rosemberg Sandoval. À visiter absolument !!

Casa Daros, Botafogo, Rio de Janeiro

Casa Daros, Botafogo, Rio de Janeiro

L’histoire a commencé par une idée d’un homme à la vision d’envergure, Hans Michael Herzog (1956), qui comme de Arteaga le mentionne, se trouve parmi les 4 ou 5 conservateurs les plus influents sur la scène internationale de l’art contemporain. Il avait suggéré à la très fortunée collectionneuse suisse Ruth Schmidheiny d’initier une collection d’art latino-américain. Sa recommandation s’est avérée très pertinente car Daros a commencé à collectionner l’art du continent bien avant que les grandes institutions muséologiques, telles le Reina Sofía, la Tate, Pompidou et le MoMA, s’y intéressent vraiment.

Il faut aussi dire que Dr Herzog a un parcours hors normes : études en histoire de l’art, philosophie et archéologie. En 1984, il a obtenu son doctorat qui portait sur les sculptures de la proto-renaissance vénitienne.  Parmi l’étendue de ses compétences, il est aussi un grand spécialiste de l’art latino-américain.  Depuis l’an 2000, il est le directeur et conservateur de la Daros Latinamerica Collection, à Zurich, et le directeur-fondateur du  musée au Brésil. Et comme s’il n’était pas assez polyvalent, il a aussi rédigé une panoplie de livres et monographies :  Manolo Millares (1992), Sean Scully: The Catherine Paintings (1995), Langlands & Bell (1995), Jonathan Lasker: Paintings, 1977-1997 (1997-1998), Ronald Bladen Sculpture (1998), La Mirada – Looking at Photography in Latin America Today (2002-2003), Cantos Cuentos Colombianos Contemporary Columbian Art (2004-2005), Le Parc Lumière: Kinetic Works by Julio Le Parc (2005), The Hours: Visual Arts of Contemporary Latin America (2005-2006), Guillermo Kuitca (2006) et Face to Face (2007-2008).

Buenos Aires avait été pressentie pour loger la Collection Daros, mais on y trouve déjà le MALBA : Collection Constantini. Le choix de Rio de Janeiro s’imposait de lui-même, je crois, car cette ville est en train de devenir une capitale culturelle à juste titre. Les Brésiliens ont le vent dans les voiles, ils cherchent actuellement à mousser l’offre culturelle, car de grands événements se préparent sur leur territoire : Coupe du Monde de la FIFA en 2014, Jeux Olympiques en 2016, la visite du Pape…

Sur la scène internationale de l’art contemporain, nombreuses sont les galeries brésiliennes influentes et je suis  leur participation aux grandes foires, comme Frieze, Miami Basel…De plus, il semble que la foire d’art contemporain «ArtRio» est un grand succès. Il s’agit d’une chose à vérifier et peut-être à laquelle prendre part éventuellement…

Et cela sans compter tous les autres développements : le nouveau Museo de Arte de Río (MAR), l’ouverture en 2014 du Museo del Mañana, dessiné par Santiago Calatrava, et enfin l’ouverture prévue pour 2015 du Museo de la Imagen y Sonido, une institution multimédia conçue par le cabinet  Diller Scofidio + Renfro  de New York.

Rio est au centre d’un nouveau contexte de grande influence culturelle et politique. Espérons que cela aide aussi la cause de l’Amazonie et de ses habitants. Je vais écrire à Francisco I…

La situation à Montréal est beaucoup moins exaltante! Mais j’ai toujours de bonnes cartes dans mes mains : les œuvres des artistes que j’apprécie et que je suis avec intérêt et enthousiasme…

Maria Fernanda Cardoso, Sol negro, Mouches disséqués. Collection Daros

Nadin Ospina, Idolo con calavera, sculpture style précolombien. Collection Daros

3 réflexions sur “Brésil, Brésil !

  1. Le Brézil, a de l’envergure et fait en sorte que ça évolue, ses dirigeants savent
    que développer des grandes collections et des grands musées est garant de l’avenir
    Francine Beauvais, artiste en arts visuels

Laisser un commentaire